Ce que vous ignorez concernant le divorce avec des enfants
Lorsque vous traversez l’épreuve du divorce, il y a milliers de sujets à gérer et clairement c’est très compliqué. Faire face à tout, tout seul, même Superman n’y arriverait pas.
Le divorce avec des enfants est clairement le chemin le plus périlleux qui soit et il y a toutes une série d’aspect que vous ignorez. Et il est urgent que vous en preniez compte si vous êtes engagé dans une procédure de divorce.
J’ai traversé tout ça et voilà ce que je peux partager avec vous.
L’attachement des enfants au domicile familial
En 2012, alors que mon ex femme demandait le divorce, j’ai décidé de partir du domicile familial. Trop de mauvais souvenir et plus possible de supporter la cohabitation avec madame. Dans mon malheur, j’ai eu la chance de pouvoir mettre en place une garde alternée et voir mes enfants une semaine sur deux. Je ne vais pas insister sur l’importance d’avoir un accord ici mais, en partant, j’ai obtenu ce que je voulais. Sauf que…
J’étais tellement mal que je pensais bien faire.
Mais j’ai oublié ce qu’en pensait mes enfants dans l’histoire. Bien entendu, si je leur avais demandé, il n’auraient pas été d’accord. C’est naturel. Mais à 2 et 6 ans, inutile de leur apporter des précisions sordides sur les raisons de mon départ.
Alors mes enfants ont été très heureux de participer à la décoration de mon/leur nouvel appartement. C’est indéniable, on a bien rigolé et les faire participer les a tout de suite procuré ce sentiment d’adoption du lieu. En un clin d’œil ils se sont senti, chez eux, dans un cocon d’amour.
Avec le temps, je me suis rendu compte que malgré ce bien être total chez moi, mes enfants avaient un réel attachement au domicile familial historique. J’ai laissé l’appartement à mon ex femme pour que les enfants puissent être bien et je ne le regrette pas. Mais, dans leur esprit, ce choix a permis de cultiver le souvenir de la famille unie. Il y a tant de souvenir dans ce lieux. Mes enfants ont toujours été biens, ils ont leur chambre, leurs jouets. C’est gravé eu eux.
Je ne veux surtout pas vous inciter à rester malgré vous si vous vous apprêtez à partir mais sachez juste que l’impact émotionnel lié à leur lieu d’habitation historique est très important sur les enfants. A un moment donné, cela pourra jouer contre vous et être un facteur de décision « négative ».
L’ancrage des habitudes sociales
Les enfants, comme les adultes, sont bourrés de petites habitudes. Le chemin à l’école, les routines à la maison… Cela les façonne dès le plus jeune âge. Quand j’ai demandé clairement à mes enfants si ils voulaient que je me « batte » pour eux, j’ai eu une réponse franche et massive. Et elle n’a jamais changé dans le temps.
Cependant, malgré cette réponse claire et nette, il y avait des craintes.
Mais je vais devoir changer d’école ? Et mes copains, je ne vais plus les voir ?
Oui tout est dit et tout est vrai. C’est difficile pour un enfant de comprendre que les changements nous prennent parfois des choses mais que l’on n’en retrouve des meilleurs. Il ne faut pas avoir peur de sauter dans le vide. Et la vie, surtout quand on est enfant, est faite de copains qui viennent et qui partent.
L’avenir leur a prouvé que si ce n’était pas eux qui partaient, un jour ce sont les autres qui partent. Déménagement, mutation, changement d’école, différence de secteur scolaire..
Sans ces événements, il peut être difficile d’apaiser les craintes de vos enfants car ils sont comme tout le monde. Ils préfèrent la sécurité du statu quo que le frisson du changement.
Le danger du chantage émotionnel
Les deux premiers points mènent d’une manière ou d’une autre au danger du chantage émotionnel. Ce que j’entends par là, c’est utiliser des éléments de craintes (ou les créer) pour influencer les propos ou les choix des enfants. Quand vous divorcer avec des enfants, c’est quasi inévitable. Pleurer devant les enfants en fait partie. Non pas qu’il ne faille jamais le faire (j’ai moi-même pleuré devant mes enfants quand j’ai reçu la décision du JAF de ne pas m’accorder la garde de mes enfants). Mais si vous le faites, c’est à dose homéopathique (un doze de pleur pour 1 000 000 d’occasions).
Quand cela devient fréquent, il faut appeler un ami ou consulter pour vider son sac avec un adulte.
Bref, ne faite pas cela à vos enfants. Même si c’est facile. Même si vous êtes tentés. Même si vous pouviez en tirer un bénéfice.
[mode petit diable sur l’épaule gauche activé] Mais c’est vrai que c’est tentant. Vous pourriez être ce parent que va continuellement plaindre vos enfants. Vous êtes une victime après tout. Vous êtes triste et vous aimez tellement les câlins de réconfort de vos enfants.
[mode petit ange sur l’épaule droite activé] Quel genre de parent veux tu être ? Quel exemple veux tu donner à tes enfants ? Quelles valeurs veux tu leur transmettre ?
Malgré la tenue d’un discours de vérité, sur le long terme, je dois toujours rappeler à mes enfants que je suis l’égal de leur maman. Que moi aussi je suis triste quand ils ne sont pas là. Que moi aussi j’ai souffert. Que moi aussi j’ai un cœur. Que moi aussi, je les aime plus que tout. Non pas que l’autre n’a pas tout ça mais moi aussi je vis la même chose.
Mais je pars avec plusieurs jours de retard dans la course. Je n’ai pas pris l’option Nitro. J’aime pas la triche.
Mais ce n’est pas toujours fait avec intention
Je tiens à dire que le chantage affectif peut tout à fait se faire de manière inconsciente. C’est d’ailleurs très probable que cela se passe comme ça. Quand on fait des choses de manière inconsciente, on ne peut pas changer tout seul. Il faut un policier, une autorité, un vis à vis pour se rendre compte des choses. Et cela ne se trouve pas à touts coins de rue.
Dernier conseil, si votre ex conjoint agit de la sorte. Ne faite pas la police, vous risquez juste d’empirer les choses. A moins que vous le fassiez en douceur….
Le brisement intérieur des enfants divorcés
C’est surement trivial ce que je vais dire mais ça sera utile à plus d’un. Les enfants aiment autant leur papa que leur maman. C’est dure à accepter quand on se sépare dans la douleur. Mais c’est une vérité fondamentale.
Cette vérité ne doit jamais se faire la malle dans votre tête. Si vous la perdez de vue, vous allez droit dans le mur. Et vous pouvez risquez d’entraîner vos enfants avec vous. On vient de le voir ensemble juste avant.
Comment cela se traduit chez vos enfants ?
C’est très simple, vous vivez une séparation, vos enfants vivent aussi cette séparation en eux. Leur monde aussi s’écroule mais pire encore, ils n’y sont pour rien et n’ont rien demandé. C’est ce qui fait que leur mal être peut être profond et durer dans le temps. On digère toujours plus lentement et difficilement quelque chose qu’on ne voulait pas avaler.
L’effet choux de Bruxelles
Essayer de me faire manger des choux de Bruxelles et vous verrez bien mes réactions :
- Je vais pas me laisser faire
- Je vais tenter de tout recracher
- Je vais tenter de vomir ce qui est passé dans mon estomac
- Je vais faire payer lourdement l’addition aux fautifs
- Si il a une personne plus fautive que l’autre, tôt ou tard elle prendra cher
C’est exactement comme cela que vos enfants vont réagir. Alors selon leur caractère, puis selon leur age. Et on sait tous qu’avec l’âge, le caractère ne s’améliore pas forcément.
Vous devez donc les accompagner. Et pas seulement quand ils vont mal, vous devez être attentif et proactif. N’hésitez pas à vous faire aider car vous n’avez pas forcément les compétences. Je dis cela surtout si vous pensez les avoir. Cela veut surement dire que vous êtes mauvais mais que votre excès de confiance va mettre du temps à vous le faire réaliser. Je dis ça, je dis rien.
L’importance de la disponibilité
Ce point est crucial pour vous. Surtout si vous demandez la garde de vos enfants un jour ou l’autre. J’ai eu l’occasion d’en discuter avec une avocate autour d’un déjeuner il n’y a pas très longtemps. Le critère de disponibilité du parent est essentiel dans l’attribution de la résidence principale de votre enfant. Le confort matériel, on s’en fout. La disponibilité réelle, on s’en fout aussi. Je m’explique.
Quand j’ai demandé la garde de mes enfants, je travaillais de l’autre côté de Paris et mon ex-femme était en congé parental. Fin de l’histoire.
J’ai pourtant remué ciel et terre en entrant frontalement en conflit avec ma hiérarchie et en sollicitant ma RH. J’ai obtenu un accord pour « moins bosser » une semaine sur deux. J’étais, preuve à l’appui, disponible pour mes enfants. Mais ce n’est pas cela qui compte. J’aurai pu être a égalité sur ce point si j’avais démissionné. Et encore, je n’en mettrais pas ma main à couper encore aujourd’hui.
Je ne souhait surtout pas vous décourager mais prenez conscience que c’est un sujet ultra important. Si vous bossez en décalé, c’est trop compliqué pour vous. Même si vous avez une organisation béton, on risque de ne pas vous croire. On vit encore dans une société très maternaliste et cela n’est pas un mal en soit. Malgré le tapage médiatique sur la parité homme femme, dans le domaine de l’éducation et de la parentalité, on n’est loin du compte. Même si les choses changes, elles changent lentement. Le poids de la tradition, de la culture est un mammouth géant et le manœuvrer prend du temps et nécessite des compétences que peu de personnes ont.
Nos réactions devant le mal être de nos enfants
J’en termine cet article avec sans doute le point le plus important. Comment nous, adultes, parents, réagissons nous face au mal être des enfants ? Souvent mal ? Peut être mais ce n’est pas certain. On connait tous ces couples qui sont tentés de rester ensemble pour les enfants parce que le divorce avec des enfants c’est beaucoup plus difficile que l’on ne le croit.
Mais je ne vous encouragerait pas dans cette voie. Je vous mets en garde contre vous-même. Je vous mets en garde contre vos réactions, qui peuvent être faites avec légèreté. Le choix de la facilité n’est pas souvent le bon choix.
Je vais vous rappeler une chose importante et elle est valable sur le long terme. Vous êtes l’exemple de vos enfants. Vous seul leur montrez la voie. Vous seul avez la responsabilité d’en faire des adultes équilibrés et accomplis. Même étant adulte, ne regardez vous pas encore vos parents comme des exemples ?
Moi, je le fais. L’éducation ne s’arrête jamais… c’est ce que je pense.
Qu’en est il pour vous ? Cela vous fait il réfléchir ? Vous sentez vous concerné par ces aspect du divorce avec des enfants ? Vous avez peut être vécu tout cela aussi ? Partagez moi dans les commentaires vos propres expériences.