Après avoir posé les bases de notre plan d’action pour désamorcer un conflit, il est temps de passer à la pratique ! Cependant, nous allons y aller pas à pas, pour ne pas tout faire capoter et anéantir notre progression. Suivez le guide !
Commencer doucement
Concrètement, vous vous trouvez dans une ou plusieurs situations de conflit. Vous ne devez pas partir bille en tête auquel cas vous allez vous planter. Cela ne fait aucun doute. Vous êtes peut être plein de bonnes intentions, plein d’énergie mais attention à ne pas vous laisser porter dans votre élan. Prenez votre temps. C’est surement ce qu’il y a de plus compliqué, se freiner soi-même.
Il ne faut griller aucune des étapes qui vont vous conduire à votre premier succès. Si vous le faites, vous devez vous attendre à subir une grande déception car cela ne fonctionnera pas. On pense sur le moyen terme en terme de résultat et pas au court terme ou à l’instantané. Tout cela dépend de votre passif bien entendu. Si vous avez un passif de plusieurs mois ou années de conflit, vous ramerez plus que si vous n’avez qu’une semaine de conflit derrière vous.
Identifier un sujet précis de conflit
Premièrement, vous devez prendre votre temps et commencez à réfléchir à tout ce qui vous a fait entrer en conflit avec votre conjoint (ex). Faites une liste, écrivez la sur un support papier pour l'avoir facilement entre les mains, à tête reposée, quand vous êtes chez vous.
Je tiens à préciser que pour tout sujet ou projet important, le calme et la tranquillité sont primordiaux pour avancer et faire les bons choix. On se fait rien de manière réfléchie en envoyant des SMS, consultant Facebook ou avec la télé allumée en arrière plan.
Une fois cette liste rédigée, vous devez choisir un sujet de conflit peu important sur l'enjeu. Un sujet qui vous semble facile. Entourez le, surlignez le car c'est celui là que vous allez devoir étudier et gardez en tête. Les autres, n'y pensez plus, vous les avez listés, ils sont sortis de votre tête et donc vous les gardez sous le coude pour plus tard, quand le bon moment sera venu.
Communication indirecte (SMS, email)
La prochaine étape est très simple, il faut passer à l'action. Mais pas n'importe comment, vous devez simplement tâter le terrain de manière intelligente. Ne faite pas l'erreur d'oublier que ce sujet est source de tension. Vous devez gardez en tête que cela risque de ne pas bien se passer.
Donc commencez doucement par une communication indirecte qui limitera l'escalade ou alors qui vous permettra d'y mettre fin assez rapidement. Débutez par envoyer un SMS mais sans rappeler que vous êtes en conflit sur le sujet. Une simple question suffira pour amorcer la discussion. "J'aimerai que nous discutions à nouveau de..." est une bonne entame pour relancer un sujet sans animer de conflit.
Vous allez recevoir une réponse et cette réponse pourra être de 3 types :
- Interrogative (posture de méfiance)
- Négative (posture de fermeture)
- Positive (posture d'ouverture)
Posture de méfiance
Ce type de réponse se fera avec une approche d'interrogation comme "Je croyais que... Pourquoi veux tu que... Je ne pense pas que...". Bref, vous allez susciter la curiosité et c'est positif. C'est clairement une opportunité de démarrer un nouveau dialogue.
Posture négative
Sans doute celle que vous redoutiez ou que vous anticipiez déjà. Vous ne serez donc pas surpris de voir jaillir des mots tels que "Tu te fous de ma ..." ou encore, "Il est hors de question que je revienne sur ma position", "Je croyais qu'on en avait terminé avec...". C'est ici que vous devez respirer un grand coup et ne pas répondre dans le quart de seconde.
Au temps de la communication instantanée et de l'achat immédiat, il va vous falloir du sang froid pour trouver la force de temporiser. Prenez connaissance de la réponse et puis allez faire autre chose. La vaisselle, du sport etc... Évacuez toutes les émotions négatives que cette réponse va tenter de faire resurgir de manière disproportionnée pour vous faire répondre une grosse bêtise.
Posture positive
Vous ne serez jamais à l'abri d'une bonne surprise. Après tout, pour se disputer il faut être deux et donc le conflit ronge aussi l'autre ! Cette situation peut amener votre conjoint à réfléchir de son côté et d'avoir, pourquoi pas, un cheminement positif, tourné vers l'ouverture. Mais vaut mieux se préparer au deux premiers cas et si le troisième se présente, c'est tant mieux pour vous !
Quelle posture devez-vous prendre ?
Quelque soit la nature de la réponse, vous devez réamorcer la pompe donc cela revient à dire que vous devez faire les efforts. Vous initiez la démarche, vous recherchez un résultat, vous avez défini un objectif donc ne sabotez pas votre démarche !
Votre posture doit être simple et doit consister à :
- Partager vos sentiments
- Faire état de la situation
- Rappeler les enjeux
- Faire état de vos besoins
A ce stade, il n'y a pas vraiment de bonne priorité sur ces 4 éléments mais vous devez tous les mettre sur la table. Répondez calmement, le moment venu en disant tout simplement que vous regrettez la situation et que ce n'est pas ce que vous désiriez. Cela risquez d'avoir comme effet de désamorcer une partie du conflit car vous prenez le contre sens de ce que votre conjoint attend.
Bien sûr, si vous n'en pensez pas un traître mot, vous ne pourrez pas tenir la posture, vous devez penser ce que vous dites. Je ne vous parlerai jamais ici de "manipuler" l'autre, mais de partager ce que vous ressentez. Ce conflit ne vous plaît pas et vous n'en voulez plus ?Alors dites le.
Prenez de l'assurance
Une fois cette première étape franchie, vous avez fait votre part du travail. Maintenant, vous ne pouvez pas en faire plus. Il y a de forte chance que la réponse attendue de votre conjoint soit positive et ouverte au dialogue. Normalement, à ce stade, vous devriez déjà ressentir du soulagement car le plus difficile est fait, vous avez franchi votre barrière mentale numéro un : Ce n'était pas si dure et vous pouvez le faire encore et encore.
En cas de réponse négative, il ne faudra pas couper le dialogue, ce n'est pas à vous de le faire. Vous devez toujours être ouvert pour la communication même si le sujet est risqué. D'ailleurs vous connaissez les risques.
Si cela ne se passe pas bien, vous pouvez reformuler ce que vous en tirez comme conclusion à titre personnel et l'écrire à l'autre en lui disant que vous regrettez que cela ne soit pas possible. Faite aussi en sorte que votre conjoint reconnaisse que vous avez fait des efforts. "Je déduis de ta réponse que... et je regrette vraiment que nous n'arrivions pas à en reparler ensemble. C'est pourtant important pour...". "Tu noteras que j'ai fais la démarche de... et que si tu le souhaites, sens toi libre de revenir vers moi..."
Ce n'est pas très compliqué, vous devez juste réfléchir avec votre tête et tuer tout sentiment négatif (de colère, de haine, d’incompréhension...) qui viendrait annihiler votre effort en 2 secondes.
Passez à l'oral
Dans le cas où tout se passerai bien vous pouvez donc tenter une approche en directe. Passez à l'oral sera l'occasion de vous reconnecter et c'est une étape clé qui vous permettra de marquer une demi victoire dans votre cheminement.
"Je te propose que l'on en parle la prochaine fois que...". Définissez un moment établi à deux pour poursuivre votre dialogue sur ce sujet. Attention, il n'y a pas d'obligation et vous pouvez continuer autant que vous le voulez par communication indirecte.
Cependant, le dialogue aura comme effet de vous forcer à réfléchir à vos arguments, aux concessions que vous êtes prêt à faire. Posez tout sur papier : vos arguments, vos sentiments, les objections évidentes que votre ex conjoint aura ainsi que vos réponses à celles-ci. Préparez vous. Si vous ne le sentez pas, répétez ou apprenez vos phrases clé. C'est même un plus car vous ne pourrez pas être décontenancé par l'autre.
Arrêtez à temps
L'oral à cependant un aspect négatif, je tien à vous le préciser. Vous ne pourrez surement pas temporiser et si jamais des pics vous sont lancés, il y a de forte chance que votre premier réflexe soit de renvoyer la balle. Cela serait totalement compréhensible, personne ne pourrait vous le reprocher, mais cela serait une énorme bêtise également.
Ce que je vous conseille quand vous recevez une pique, c'est de ne pas répliquer, ne vous venger pas. Vous devez faire l'effort à ce moment précis pour partager ce que vous ressentez. Dites tout simplement "que ce n'est pas sympa" ou "que vous ne comprenez pas pourquoi vous êtes tout à coup attaqué". Cherchez à comprendre l'autre même si cela vous semble compliqué. Cherchez à comprendre le pourquoi.
Par contre, je ne vous encourage pas à vous laisser malmener non plus. Il faut savoir dire stop sans casser la communication. Vous cherchez dans un premier temps à comprendre mais ensuite si cela continue, vous avez le droit d'arrêter. C'est votre démarche après tout. Sécurisez déjà l'avancée que vous venez de faire.
Techniques d'esquive
Je termine par quelques techniques d’esquives qui sont triviales mais que vous devez garder en tête à tout moment. Vouloir arrêter la conversation c'est bien mais savoir l'arrêter, c'est mieux.
Vous pouvez tout simplement dire que vous ne souhaitez pas que cela dégénère, rappeler que c'est déjà positif de se reparler. Faites le tour des côtés positifs de votre communication et proposez d'en reparler plus tard, calmement et à tête reposée. Dites aussi que vous réfléchirez à son point de vue en espérant qu'elle fasse aussi l'effort de se mettre à votre place. C'est très important d'annoncer une suite, le sujet n'est pas clos. Résumez le positif et mettez vous d'accord pour en reparler une prochaine fois.
Par contre, si vous n'avez pas pu désamorcer la tension, coupez court mais toujours de manière positive. Prétextez un appel urgent du travail, de votre mère ou que sais-je encore. Dites que vous êtes désolé car vous avez une urgence mais que vous souhaitez continuer prochainement.
Dites que vous êtes désolé du déroulement mais que vous voulez réellement avancer ensemble sur ce sujet.
Arrêter la communication ne veut pas dire que vous la coupez. C'est toujours à vous de la reprendre après un temps de mise au calme de part et d'autre. Il conviendra ensuite de recommencer ce process dans l'ordre énoncé.
Dans tout les cas, j'espère que ces petits conseils vous permettront de vous mettre le pied à l'étrier et que vous en tirerez un bénéfice. Faites mois savoir si vous avez testé ces étapes et si cela vous a apporté une amélioration.