Maximiser vos chances d'obtenir la garde exclusive de votre enfant

Maximiser vos chances d’obtenir la garde exclusive de votre enfant

Obtenir la garde de votre enfant quand vous êtes papa est un combat monumental. C’est vaincre Tyson quand on a un corps de poulet ou battre Mickael Phelps sans savoir nager. Si vous vous lancez dans ce combat, vous devez savoir ceci.

L’implication des pères fait évoluer la situation

Au fil du temps et des évolutions sociétales, de plus en plus de pères refusent de ne plus jouer leur rôle une fois la séparation actée. Les choses changent, les mentalités bougent et les pères ne se cantonnent plus à une rôle de père porte-feuilles.

Chers papas, vous voulez vous impliquer, être présent et jouer votre rôle auprès de votre enfant pour le faire devenir un adulte accompli et l’aider à chaque étape de sa vie. Et c’est formidable !

Il y énormément de raison à cela :

  • Implication dans l’éducation
  • Implication dans le suivi scolaire
  • Ne pas être relégué au rôle du père lointain
  • Parce qu’on se sent d’assumer (même pas peur)
  • Parce que c’est notre devoir (et aussi un droit quelque part)
  • Parce que parfois la maman est hors sujet
  • Parce que parfois on est mieux placé

L’impact de notre héritage

Malgré ce changement progressif de situation, il y a un gros souci. Nous traînons derrière nous des décennies d’habitudes, de structures sociétales et éducationnelles qui font que nos avons le système contre nous.

Nous devons nous battre contre des colosses armés jusqu’aux dents et qui nous rendent la vie et nos choix très difficile à tenir.

Si nous remontons dans le temps, dans un passé pas si lointain, les femmes ne pouvaient pas travailler. Les tâches étaient rigoureusement séparées : les hommes à l’usine ou à la mine et les femmes à la maison pour s’occuper des enfants.

Les hommes ont encore cet « avantage » financier et il existe beaucoup de foyer où la femme reste à la maison où alors elle a un petit job et reste disponible pour l’éducation des enfants.

Quand ma maman a divorcé de mon père, elle était chef des urgences d’un hôpital. Mais une fois remariée, elle a choisi de rester à la maison pour s’occuper de mes 2 demi frères et moi. Elle nous emmenait à l’école, faisait les devoirs, prendre le goûter, le bain… Et c’était dans les années 80 – 90, pas en 1960 !

Tout cela pour vous dire que ce modèle est ancré en chacun d’entre nous et qu’il transpire dans les décision de séparation et dans les jugements de divorce.

Maintenant que nous avons parlé de la situation de départ qui explique beaucoup de décisions (mais pas toutes), je vais vous parler des critères majeurs retenus pour l’attribution de la garde exclusive de votre enfant.

Le faux critère financier

Je vais débuter cette liste par un faux ami. Je veux bien sur vous parler de l’argent. Si vous avez une bonne situation, plus confortable que votre conjointe, vous pouvez penser que c’est un argument de poids.

Vous gagnez plus donc vous pouvez payer plus de choses, emmener votre enfant en vacances, épargner pour son futur permis de conduire et ses études. Alors que votre conjoints ne pourra pas faire tout cela.

En gros, vous pouvez offrir une meilleur vie, un meilleur niveau social à votre enfant. Peut être un meilleur avenir.

Même si vous pensez que c’est un argument qui fait mouche, qui fait sens. Même si vous avez sans doute raison parce que la situation financière est un facteur majeur de réussite pour la vie de votre enfant.

La justice, elle, n’a pas le même regard que vous sur ce sujet. Elle bénéficie d’un levier extrêmement puissant pour contrecarrer cette situation : la pension alimentaire.

La pension alimentaire, il faut la voir un peu comme un moyen de redistribuer en quelque sorte les richesses entre les ex conjoints. Si un des conjoints gagne moins bien sa vie, ce n’est pas de sa faute (suivant les situations cette affirmation peut être vraie ou fausse) et on va l’aider au détriment de l’autre conjoint.

Parfois des choix de vie sont vraiment faits au détriment d’un des conjoints qui restera à la maison au lien de faire carrière. Cela dit pour faire carrière, il faut un métier où on peut faire carrière. Et pour faire un métier où on peut faire carrière, il faut, dans la majorité des cas, un bon diplôme.

Je referme la parenthèse parce que ce n’est pas souvent pris en compte.

Pour conclure sur l’aspect financier, même si vous le voyez à votre propre avantage, il ne faut pas « trop » compter dessus malheureusement comme avantage pour obtenir la garde exclusive de votre enfant.

Le critère absolu : la disponibilité pour les enfants

Dans la majorité des cas, il n’y a qu’un critère qui fait toute la différence. Les mauvaises langues diront que c’est le sexe mais non, il n’en est rien. C’est surtout votre capacité à être disponible pour vos enfants.

Le temps que vous pouvez allouer à l’éducation de votre enfant est déterminant.

Si votre ex conjoint est dans cette situation, vous vous battez surement contre un moulin à vent :

  • votre est au chômage
  • votre ex est en congé parental
  • votre ex est rentier
  • votre ex travaille à mi-temps
  • vous travaillez en horaires décalées

Si vous êtes dans une de ces situation, vous êtes fini. Vous n’aurez jamais la garde exclusive de votre enfant. Je sais, c’est dur à lire mais c’est la vérité.

Et je vais aller plus loin.

Lorsque j’ai demandé la garde exclusive de mes enfants, mon ex femme et moi avions mis en place une garde alternée.

J’ai du batailler avec mon management et ma RH pour avoir « le droit » de ne pas être discriminé parce que j’arrivais plus tard et partait plus tôt une semaine sur deux au travail.

Un père qui part tôt du travail, c’est un tire au flan. Un mère qui part tôt du travail, c’est normal, elle va s’occuper des enfants.

A noter, que ce sont les hommes qui créent ce genre de considération dans le monde du travail.

Au moment où j’ai demandé la garde exclusive (ou pleine) de mes deux enfants, mon ex femme ne travaillait pas. Malgré cette situation, j’ai prouvé que je récupérais les enfants plus tôt à la garderie et que je passais donc plus de temps avec eux alors que je travaillais.

Mon ex-femme faisait, quant à elle, appel à pas mal de personnes de son entourage pour conduire et récupérer les enfants mais c’était tout à fait normal, c’est « l’entraide entre maman ». Un truc surement exclusivement pour les mamans 🙂

Cet argument de disponibilité n’a pas été retenu car la maman ne travaillant pas, elle avait plus de temps à consacrer – sur le papier – aux enfants. Fin de l’histoire.

L’autre critère : l’implication personnelle auprès des enfants

C’est bien plus subjectif et donc difficile à prouver mais votre implication auprès de vos enfants revêt une importance particulière.

Les sorties que vous proposez à vos enfants. Les activités auxquelles vous les accompagnez. Le temps de qualité que vous leur consacrez en jouant avec eux

Il faudra que vous y pensiez. Et que vous le fassiez constater par des tiers pour apporter des preuves substantielles que vous êtes impliqué et que vous prenez au sérieux et à coeur votre rôle de père.

A la maison vous ne passez pas votre temps devant votre console de jeu favorite pendant que les enfants jouent dans leur coin. Vous n’êtes pas tous les samedis soir au stade pendant que votre conjointe s’occupe seule de votre enfant. Vous ne passez pas la nuit en boîte ou à faire la bringue pendant que votre conjointe reste à la maison avec les enfants.

Vous aurez compris ce point. Si vous n’êtes pas réellement impliqué, vous allez récolter des tas de déclarations des proches de votre ex qui pointera du doigt votre manque d’intérêt/implication pour votre enfant.

Mission zéro défaut pour le père

Alors vous l’aurez compris, les défauts des pères sont scrutés à la loupe et la situation est loin d’être équivalente pour les femmes.

Je ne dis pas cela pour polémiquer. Je sais qu’en lisant cet article, bon nombre pourront penser que je relance une guerre des sexes. Mais ce n’est pas le but ni la motivation.

Le but de cet article est de vous faire prendre conscience qu’en tant que père, nous partons de loin et qu’il faut être exemplaire. Vous n’avez pas le choix. C’est comme ça et ça va l’être encore pas mal de temps.

 Cela fait maintenant un bon moment que je suis des centaines de pères divorcés et j’ai pu étudier tout un panel de référence pour vous parler de ce sujet de manière éthique. Certes aussi un peu franche et directe mais c’est la vie, elle est difficile et ne fait pas de cadeau.

Quand le père présente un défaut, la garde est souvent accordée à la mère et il n’y a rien à discuter ou à tenter de faire pour changer les choses.

Par contre quand la mère présente des défauts – parfois même psychologique – inscrits dans le dossier, révélé par les enquêtes sociales… Cela ne suffit pas, selon la formule « on laisse une chance à la mère » et c’est parti pour 6 mois de test de garde alternée.

Si la situation est maintenable et propice au bon développement de l’enfant, à une vie équilibrée, je pense que c’est quelque chose de positif.

Mais dans le cas inverse, c’est assez insoutenable pour le parent « apte » et fait se prolonger une situation de souffrance inutile pour les enfants.

Mais, pour le bien être de la maman, on fera tout pour qu’elle puisse un jour jouir de son droit de maternité et avoir la garde de son enfant.

Si cette situation pouvait être la même pour les pères, il n’y aurait rien à redire. Mais ils sont plus vites jugés que mis à l’épreuve. Cela changera un jour.

Le droit à l’auto décision pour les enfants

Je termine cet article en vous parlant de l’avis des enfants. Il faut que les choses soient au clair dans votre esprit pour ne pas espérer l’impossible ou rêver l’improbable.

A partir du moment où un enfant peut écrire au juge pour lui demander de se faire entendre, le juge a obligation de recevoir l’enfant. C’est une bonne nouvelle mais il y a un problème de taille.

Votre enfant ne sera surement pas jugé apte à avoir un discernement suffisant pour apprécier la situation. Est-il manipulé ou agit-il vraiment de son propre chef ? C’est l’enjeu de la difficile position du juge devant la volonté de votre enfant à s’exprimer.

Le juge n’est pas obligé de prendre en compte l’avis de l’enfant avant ses 11 / 12 ans.

Cependant, malgré ces difficultés, faire entendre votre enfant devant le juge peut permettre l’ouverture d’une enquête sociale. Et c’est quelque chose qui peut déboucher sur une évolution de l’avis du juge.

Il ne faut pas se l’interdire. Bien au contraire. Avoir l’avis d’un professionnel, impartial, peut vous éclairer sur ce qui se passe vraiment (en bien comme en mal).

Rien n’est facile mais tout est possible

Alors, je n’écris pas cet article pour vous saper le moral. Dans les statistiques, il y n’y a pas énormément de gardes exclusives accordées aux pères, c’est vrai. Mais il faut pondérer par le fait que peu de pères demandent la garde pleine de leur enfant. Ce qui est certainement un tort.

De plus, avec tout ce que je viens de vous lister, les pères partent défaitistes et préfèreront demander une résidence alternée. Esprit loser ou effet petit bras, je ne saurai le dire, mais ça se comprend vraiment car il y a tant à perdre.

Mais aussi car tout simplement parce que la garde alternée pour les enfants est de plus en plus plébiscitée (moi j’en suis sorti) et de plus en plus accordée par les JAF.

C’est une bonne chose ! Mais attention à l’euphorie et au lendemain qui déchante. Pour moi, avec la garde alternée, vous êtes en sursis. A la merci d’un changement de vie qui remettra tout en cause tôt ou tard (rencontre de nouveau conjoint, déménagement, mutation, opportunité…).

Et vous partagez nous ce quelle garde vous avez demandé ? Et celle que vous avez finalement obtenue ?

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